
Les chrétiens doivent éviter de s’atteler aux mondanités mais plutôt rechercher le royaume céleste. Et les groupes armés ont intérêt à cesser les hostilités pour préserver la vie comme Jésus a vaincu la mort en ressuscitant le jour de Pâques. Voilà ce à quoi a invité les chrétiens, l’Abbé Aurélien Kambale Rukwata lors de la messe pascale qu’il a dite au sanctuaire Saint François d’Assise de Kaghuntura, dimanche 20 avril 2025.
Il a d’abord parlé des généralités par rapport à la fête de Pâques et ce que cette Pâques peut et doit signifier pour chacun.e des chrétiens. Il a rappelé que « Pâques » veut simplement dire « passage ». C’est Jésus qui transforma la pâque juive qui commémorait la traversée de la mer rouge signifiant l’esclavage égyptien dont étaient victimes les israélites vers la liberté en terre promise, Canaan en pâques chrétienne lors de son entrée triomphale le dimanche des rameaux, a-t-il relaté. Ici, l’on commença à commémorer le passage de la mort à la vie incarnée par le fils de Dieu, Jésus-Christ lui-même.
S’inspirant de l’exhortation de Saint Paul dans la deuxième lecture du dimanche de Pâques, célébrée au sanctuaire Saint François d’Assise de Kaghuntura, appelant à la recherche des réalités d’en haut si réellement l’on est ressuscité ; l’Abbé Aurélien Kambale Rukwata a invité les bien-aimés de Dieu à ne pas se laisser attirer par les choses mondaines et basses de ce monde.
« Ne vous laissez pas attirer par les convoitises, par les bassesses, par les mondanités, par les choses vulgaires, les choses vaines. Vous êtes précieux et précieuses. Regardez en haut et non pas là où votre nombril vous pousse d’aller. Regarder vers la hauteur et non pas vers les bassesses. Relevez-vous. Elevons notre cœur et levez-vous comme Jésus s’est sacrifié pour vous et levez-vous, montez. Débarrassez-vous de tout ce qui vous attire vers le bas. Autant de signes et tant d’autres que nous retrouverons dans la liturgie de ce temps de Pâques » ; a-t-il exhorté aux fidèles.
A ces temps où la mort impose sa loi sous toutes ses formes, de se prendre en charge a dit l’Abbé Aurélien Rukwata réitérant le message de l’archevêque de Bukavu.
« En ces moments où la mort nous agresse de partout, par toutes les façons, de tout côté : les ADF, les M23,… Je ne sais pas si vous avez suivi le message qu’a écrit l’archevêque de Bukavu. Il s’est dit : ″Il est temps de nous libérer de cette souffrance infernale″ parce que là où nous sommes on ne vit pas. Vous apprenez ce qui se passe à Goma, ce qui se passe à Kipese. Je ne sais pas si vous avez eu la pomme de terre ? Parce que pour retirer là-bas la pomme de terre, il faut payer 300$ pour un Fuso dans un même pays ! N’est-ce pas la mort ? N’est-ce pas la mort ? » ; s’est-il interrogé, l’Abbé Rukwata lors de son homélie.
Aux forces armées opérant illégalement sur le sol congolais et aux faux Wazalendo qui se battent en temps et en contre temps troublant ainsi la quiétude la population, de revenir au bon sens car, selon lui, Jésus est venu pour la vie dont on a besoin et non pour la mort.
« Donc, allez dire à nos amis qui sont de l’autre côté, nos frères et sœurs comme ceux qui sont ici, ceux qui se battent là en temps et en contre temps ; les faux Wazalendo et qui nous empêchent de respirer. Que nous avons besoin de la vie et non pas de la mort. Allez leur dire ça ce jour de Pâques. Je le leur dit, s’ils peuvent m’attendre : nous avons besoin de la vie et non pas de la mort parce que notre Seigneur est un Seigneur des vivants et non des morts », a-t-il conclu ce chapitre.
Notons que la solennité des solennités a été commémorée au Diocèse de Butembo-Beni dans un contexte particulier de guerre caractérisé par le déplacement des populations suite d’un côté, par les affres de la guerre perpétrés par les M23 et ADF et de l’autre par les milices locaux qui se déguisent parfois en ADF dans les régions anciennement réservoirs de ces ennemis de la paix.
Gabby Richard Kisando