
Une rareté inquiétante du poisson est actuellement observée à la pêcherie de Kyavinyonge, sur les rives du lac Édouard. Cette situation est liée à plusieurs causes, selon Kambale Mwenda Pole Roger, président de l’association des pêcheurs de la localité.
Parmi les facteurs évoqués figurent la pêche illicite menée par des pêcheurs clandestins, le vol de filets de pêche souvent attribué à des individus venus de l’autre rive du lac, ainsi que l’implication de certains services de l’État dans l’entretien de ces réseaux illicites. À ce jour, seulement 250 pirogues sont encore opérationnelles dans la zone, un chiffre en nette diminution.
« Nous demandons au gouvernement de nous aider à organiser des patrouilles mixtes, composées des forces de sécurité et des pêcheurs eux-mêmes, pour sécuriser le lac. Autrefois, on chargeait jusqu’à sept véhicules remplis de poissons à destination de Butembo. Aujourd’hui, seules quelques motos parviennent à en acheminer de petites quantités », explique Monsieur Kambale Mwenda Pole.
Il appelle également les autorités à fournir du carburant pour les moteurs hors-bord, essentiel pour les opérations de surveillance et de lutte contre les activités illégales sur le lac.
La baisse de la production de poisson a des conséquences sociales alarmantes pour les pêcheurs de Kyavinyonge, dont la vie dépend entièrement du lac. Certains se tournent désormais vers l’agriculture de subsistance, faute de rentabilité dans la pêche. D’autres ne parviennent plus à assurer la scolarité de leurs enfants.
« La pêche est notre unique source de revenus. Aujourd’hui, beaucoup de familles n’arrivent plus à vivre de cette activité », déplore le président des pêcheurs.
Face à cette crise, la mobilisation des autorités et des acteurs locaux est urgente pour préserver les ressources halieutiques du lac Édouard et assurer la survie économique des communautés riveraines.
Tatiana Vingi et Kakule Kamaliro