
La docteure Neema Mafuta Wivine, médecin traitant au Centre Chirurgical de Baraka, estime que l’utilisation de petites couches reste actuellement préférable, afin de prévenir les infections liées à une mauvaise gestion des règles, notamment chez les jeunes filles qui n’utilisent pas correctement les serviettes hygiéniques de type Cotex. Elle a partagé ces propos au micro de la RTMCA, ce mercredi 28 mai 2025, en marge de la Journée internationale de l’hygiène menstruelle, commémorée chaque 28 mai.
Pour cette professionnelle du secteur médical, il est essentiel que chaque fille, dès la puberté, comprenne l’importance d’utiliser des protections menstruelles saines et adaptées à chaque cycle. La docteure Neema Mafuta insiste sur l’importance d’une bonne hygiène intime durant les règles, afin de prévenir les infections et autres problèmes de santé.
Elle alerte sur les dangers liés à l’usage de produits chimiques, notamment les savons, pour l’hygiène intime, que ce soit pendant les règles ou en temps normal, soulignant les risques que cela représente pour la santé des jeunes filles.
« En ce qui concerne l’utilisation des serviettes hygiéniques jetables (communément appelées Cotex), elles sont effectivement à usage unique, mais leur coût est relativement élevé. De plus, leur gestion après usage pose souvent problème : beaucoup de filles les jettent n’importe où, ce qui crée des déchets mal gérés. C’est pourquoi il peut être préférable d’opter pour les petites couches lavables, réutilisables, qui ne se jettent pas, mais qui doivent être bien entretenues : lavées correctement, repassées si possible, et conservées proprement pour chaque cycle menstruel. Une fille déjà en âge pubertaire doit aussi savoir comment faire sa toilette intime. Celle-ci doit être bien réalisée pour éviter toute complication, car une mauvaise hygiène intime peut entraîner des infections génitales», a renchéri la docteure Neema Mafuta Wivine.
Affirmant que les règles ne doivent pas être considérées comme un sujet tabou, notre interlocutrice a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un phénomène biologique normal chez toutes les filles. Ainsi, la docteure Neema Mafuta plaide pour une éducation menstruelle précoce, aussi bien en milieu familial qu’à l’école, dès la sixième année du primaire.
« Avoir ses règles n’est pas un tabou. C’est un processus physiologique normal chez toutes les filles. Pendant le cycle menstruel, chaque fille doit être informée de son cycle et préparée, que ce soit à la maison ou à l’école. Il est important de commencer cette préparation dès que la fille atteint l’âge de la puberté, car elle s’apprête à avoir ses premières règles, que l’on appelle la ménarche. L’âge d’apparition des premières règles se situe généralement entre 10 et 16 ans, avec une moyenne autour de 13 ans. C’est pourquoi les filles de la sixième année du primaire devraient déjà être sensibilisées à ce sujet, car elles sont proches de cette étape importante de leur développement», a recommandé Madame Neema Mafuta Wivine, médecin traitant au Centre Chirurgical Baraka, situé dans le quartier Vungi, commune de Mususa, en ville de Butembo.
Instituée en 2014 par l’ONG allemande WASH United, la Journée internationale de l’hygiène menstruelle, a été créée pour briser les tabous autour des règles et sensibiliser le monde entier à l’importance d’une bonne hygiène menstruelle, en particulier pour les filles et les femmes dans des contextes défavorisés.
Réginald Karem Been Vasambya