
La délinquance juvénile dans la commune de Kyondo prend une tournure préoccupante, marquée par une recrudescence des grossesses non désirées, en dépit des campagnes de sensibilisation menées par le Conseil Local de la Jeunesse (CLJ).
C’est ce qu’a signalé le président du CLJ de Kyondo, M. Mbusa Kandoto, lors d’un entretien accordé à notre rédaction ce dimanche. Il déplore la hausse inquiétante de grossesses précoces, parfois suivies d’avortements clandestins ou d’infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/Sida.
Selon lui, cette situation est la conséquence directe d’un comportement irresponsable chez certains jeunes, attirés par le luxe sans effort ni travail. Il cite à titre d’exemple la découverte de 52 préservatifs usagés dans les rues de Kyondo en l’espace d’un mois, signe d’une débauche excessive dans la commune.
Les répercussions de ces comportements, selon M. Kandoto, ne s’arrêtent pas à l’adolescence, elles s’étendent jusqu’à la vie conjugale. Il évoque notamment l’usage incontrôlé de contraceptifs sans accompagnement médical, ce qui serait à l’origine de cas d’infertilité au sein de certains foyers.
« On dirait que la commune traverse une période difficile ces derniers temps. On y observe une délinquance accrue, marquée notamment par une recrudescence de grossesses non désirées impliquant malheureusement des mineurs, aussi bien des garçons que des filles. Le problème principal, c’est que beaucoup de jeunes recherchent les plaisirs et l’ambiance sans disposer de sources de revenus. La majorité vit encore sous le toit familial, ce qui augmente la charge pour les parents. Dans la commune de Kyondo, il arrive même que des préservatifs usagés soient retrouvés dans les rues, ce qui est un indicateur préoccupant de comportements sexuels à risque. Le fait que certains jeunes envient excessivement le mode de vie des autres peut les pousser à adopter des comportements dangereux. Certaines jeunes filles finissent par se prostituer, ce qui expose la communauté à de nombreuses conséquences, notamment des grossesses non désirées, la propagation des maladies sexuellement transmissibles (MST), y compris le VIH/SIDA, et parfois même des avortements clandestins, entraînant des risques de mortalité ou d’infertilité »,ba expliqué Mbusa Kandoto, président du conseil local de la jeunesse.
En outre, il souligne le fardeau économique que ces situations font peser sur les familles, où ce sont souvent les parents qui prennent en charge les frais de maternité. Nombre d’enfants nés dans ces circonstances portent même le nom d’oncles, un fait que le président du CLJ considère avec amertume.
Face à cette réalité alarmante, M. Mbusa Kandoto lance un appel pressant. Aux parents, pour qu’ils assument pleinement leur rôle d’éducateurs. Aux associations et organisations locales, afin qu’elles multiplient les conférences sur la responsabilité et les valeurs. Aux jeunes eux-mêmes, à abandonner ce péché et à se faire consulter dans les structures de santé pour une meilleure prise en charge préventive.
« Je pense que la solution est simple, chers jeunes. Tout commence par un retour à la raison et une prise de conscience. L’abstinence est une réalité possible et accessible dans ce monde. Les parents, avant toute autre activité, doivent enseigner à leurs enfants — filles comme garçons — qu’il n’y a aucun avenir dans la délinquance juvénile. Aux associations de jeunesse présentes à Kyondo, je recommande d’organiser des séminaires sur la responsabilité, la gestion de la vie et la préparation de l’avenir. Quant aux jeunes eux-mêmes, je les invite à se rendre dans les structures de santé locales pour faire un bilan de santé et recevoir les conseils nécessaires à une vie responsable », a-t-il conclu.
Arsène Kavyavu Kakule