
Depuis le début de l’année 2025, plus de 2 000 personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la zone de santé de KATWA n’ont pas accès à un suivi médical approprié, une situation qui préoccupe les professionnels de santé de cette région. Cette alerte a été lancée lors d’un dialogue communautaire entre les différentes couches sociales de la population de Butembo, organisé le 9 juin 2025 par le parlement des enfants de la zone Butembo-Lubero, dans le cadre du projet TUMA+.
Monsieur Joas Katimba, un des responsables de la zone, a révélé qu’après avoir effectué des tests, 2 000 personnes ont été diagnostiquées comme séropositives au VIH/SIDA, mais restent cachées dans la communauté sans entamer de traitements. Il s’inquiète que ce nombre puisse augmenter si la mentalité vis-à-vis du dépistage ne change pas. Il appelle ainsi la jeunesse et la population à se faire dépister régulièrement pour connaître leur état de santé.
« Les 2 000 personnes que nous avons dépistées n’ont même pas encore commencé à suivre un traitement. Nous leur avons proposé d’entamer les soins, mais elles ont exprimé des doutes et ont même demandé à être réexaminées. Chaque mère doit passer un test. Parmi les 14 612 femmes que nous avons dépistées au CEPENE l’année dernière, 48 se sont révélées séropositives. Bien qu’elles viennent au CEPENE, parmi elles, 38 femmes sont séropositives et, parmi ces 38, quatre sont âgées de moins de 18 ans », a-t-il expliqué.
Cependant, il a également rassuré la population en affirmant qu’il est possible pour une personne vivant avec le VIH/SIDA de donner naissance à un enfant en bonne santé, à condition d’être bien suivie par les équipes médicales. Il a cité l’exemple de 38 femmes enceintes séropositives, parmi lesquelles 28 ont donné naissance à des enfants exempts du VIH/SIDA.
« Nous avons signé un protocole d’accord avec le projet TUMA+ en raison des problèmes rencontrés avec ces femmes que nous avons dépistées. De nos jours, il est difficile de savoir qu’une personne est séropositive à moins qu’elle ne présente des symptômes graves. Autrefois, dès l’apparition des premiers signes, il était recommandé de commencer un traitement antirétroviral, mais aujourd’hui, même sans symptômes, il est crucial de débuter le traitement dès que le diagnostic est confirmé, afin d’éviter l’aggravation de la maladie », a-t-il ajouté.
Actuellement, 1 683 cas de personnes vivant avec le VIH/SIDA suivent un traitement dans la zone de santé de KATWA.
Sylvie Kaswera