
A cette période où la ville de Butembo accueille la plus part de personnes déplacées fuyant les atrocités de la guerre dans différentes contrées, les groupes de pression et mouvements citoyens devraient plutôt se mettre autour d’une table avec la société civile et les autorités établies pour étudier les voies et moyens pour sécuriser la ville au lieu de décréter des journées villes mortes qui ne bénéficient pas aux élèves déplacés, à leurs parents et aux gagnes petits. Suggestion donnée mardi 02 avril 2025 par un enseignant du secondaire qui s’insurge contre la procédure de réclamation de la paix et sécurité de la ville de Butembo.
Pour Justin Kalemeko, décréter des journées sans activités dans une ville qui sert d’abri pour les déplacés de guerre c’est amplifier davantage leurs peines et asphyxier l’économie des autochtones qui vivent au taux du jour. Pour cet enseignant du secondaire, c’est déplacé de demander aux enfants déplacés qui aspirent à l’espérance après des traumatismes leur causés par des hommes armés dans leurs milieux de provenance. Justin Kalemeko est loin de croire que les journées sans activités conduiront à des résultats escomptés. Il appelle ainsi les responsables à réorienter leurs stratégies.
« Il ne revient pas à X ou à Y de se réveiller un bon matin et puis demander aux gens de chômer les activités. Et aujourd’hui, la ville de Butembo mange au jour le jour. Il faut se rendre en ville pour avoir à manger et les enfants déplacés qui ont autant souffert quand ils essayent de trouver de l’accalmie et quand on leur demande deux jours après de ne pas se présenter à l’école, c’est les traumatiser davantage. Il faudra voir ce qu’il faut faire. Pas demander aux gens d’arrêter leurs activités. Bien sûr il y a insécurité. Mais, je ne crois pas qu’avec des journées villes mortes on aboutira à des solutions !» ; s’exclame cet enseignant en ville de Butembo.

Justin Kalemeko exhorte ceux qui appellent à des journées sans activités à saisir des instances compétentes capables d’influencer les décideurs pour le retour de la quiétude. L’interviewé de rtmca.net présume que dernière ces déclarations des journées villes mortes se cachent des politiciens à mal de positionnement qui veulent se tailler des places en politique.
« Ceux qui appellent à des journées villes mortes doivent voir ce qu’il faut faire. Il faudrait peut-être saisir d’autres instances. Voir quelles autres stratégies prendre pour résoudre, tant soit peu, ce problème de l’insécurité. Les élèves qui sont à Goma cohabitent avec les M23 mais ils sont en train de suivre cours. Pourquoi appeler à des journées villes mortes ici à Butembo ? Il y a aussi ceux qui appellent à des journées villes mortes pour encore se tailler des places dans la politique. Je ne crois pas qu’un individu peut appeler à des journées villes mortes ; heureusement la population est en train de grandir. Psychologiquement on comprend ce qu’ils cherchent » ; exhorte cet instructeur de carrière, Justin Kalemeko.
Rappelez-vous que les journées de mardi 02 et mercredi 03 avril 2025 étaient déclarées sans activités sur toute l’étendue de la ville Butembo suite à la nouvelle répandue à travers les réseaux sociaux faisant allusion au retrait prétendu des troupes de l’UPDF du territoire de Lubero au Nord-Kivu en République Démocratique du Congo. Notons que ces éléments de l’UPDF servent des garde-fous contre la progression vertigineuse des rebelles de l’AFC-M23 qui occupent aujourd’hui des bonnes parties des provinces du Nord et du Sud-Kivu depuis un bout de temps.
Gabby Richard Kisando